Descrição do produto
Best seller sur Amazon Brésil.
"À en croire Claude Lévi-Strauss, le Brésil devrait son nom au « bois de braise », matière fort convoitée aux temps de la découverte des Amériques… Autant dire que, d’emblée, ce pays a été placé sous le signe du cliché : pays chaud bouillant, que ce soit à cause de son climat ou de ses habitants. Les Brésiliens, on le sait, sont d’un tempérament chaleureux, se livrant parfois à quelques excès (le spectacle des supporters auriverde est l’un des plus joyeux au monde ; quant aux carnavals et autres écoles de samba ; et les pétarades des flingues dans les favelas)…
Je l’avoue, je reste sous l’empire du cliché absolu au sujet du Brésil où je n’ai jamais mis les pieds. Et je ne sais si ma prose tombera sous les yeux d’un quelconque policier de ce pays, mais je compte, comme l’assure Lévi-Strauss, qu’il y a « encore au cœur de tout fonctionnaire brésilien un anarchiste sommeillant, tenu vivant par ces bribes de Voltaire et d’Anatole France qui, même au plus profond de la brousse, restaient en suspension dans la culture nationale ». (Tristes Tropiques, Gallimard-Pléiade, 2008, p. 18. On ne sait si cette observation, valable à l’époque des voyages de l’anthropologue, est toujours pertinente. Elle est loin de l’être en France.)
Comme nombre de ceux qui furent enfants dans les années 50, j’ai vibré aux exploits en noir et blanc de Pelé. Plus tard, j’ai aimé, dans l’éblouissante pléiade des joueurs or et vert, Garrincha et, par-dessus tout, Sócrates ; j’ai détesté Romário et Ronaldo (« Et 1 et 2, on connaît la suite… ») et j’ai vu débuter Ronaldinho en France, le 4 août 2001, au stade de l’Abbé-Deschamps (1-1), où j’ai apprécié ses déhanchements de danseuse du ventre.
Passons sur Orfeu Negro, et ses langoureuses sérénades, sur la capoeira mise au goût du jour français par Bernard Lavilliers, sur les quelques écrivains brésiliens que j’ai lus, Clarice Lispector ou Jorge Amado, et que je n’ai pas lu, Paulo Coelho. Et sur la bossa nova qui a enchanté mon adolescence. Et comme tout bon chauvin, le « Ordre et Progrès » d’Auguste Comte sur la devise du Brésil, flatte ma vanité nationale.
Et c’est à peu près tout.
Inversons les regards. À l’instar d’Uzbek des Lettres persanes, Daniel enfile le costume exotique (« slip brésilien » ?) du visiteur étranger pour nous décrire la France. Et ses nouvelles sont fort réjouissantes et donnent à penser : « Gisele Bündchen ? Elle est pas allemande ? » « Le “pain français” du Brésil n’existe pas en France ? Pourquoi les concierges ont-elles disparu ? Que signifient ces sigles aperçus dans les manifestations, spécialité française depuis la Révolution : MPBCroî, BoF, CoPoPa, MaCeFaDD ? Pourquoi la langue française nécessite-t-elle de parler la bouche en cul de poule ? Pourquoi nos Japonais sont-ils chinois et nos Chinois vietnamiens ? Fleuron de ces nouvelles : la courte autobiographie de l’auteur envisagée sous l’éclairage de l’histoire de France, « nombril du monde »."
Préface de Jean-Luc Allouche, ancien rédacteur en chef à Libération.
"À en croire Claude Lévi-Strauss, le Brésil devrait son nom au « bois de braise », matière fort convoitée aux temps de la découverte des Amériques… Autant dire que, d’emblée, ce pays a été placé sous le signe du cliché : pays chaud bouillant, que ce soit à cause de son climat ou de ses habitants. Les Brésiliens, on le sait, sont d’un tempérament chaleureux, se livrant parfois à quelques excès (le spectacle des supporters auriverde est l’un des plus joyeux au monde ; quant aux carnavals et autres écoles de samba ; et les pétarades des flingues dans les favelas)…
Je l’avoue, je reste sous l’empire du cliché absolu au sujet du Brésil où je n’ai jamais mis les pieds. Et je ne sais si ma prose tombera sous les yeux d’un quelconque policier de ce pays, mais je compte, comme l’assure Lévi-Strauss, qu’il y a « encore au cœur de tout fonctionnaire brésilien un anarchiste sommeillant, tenu vivant par ces bribes de Voltaire et d’Anatole France qui, même au plus profond de la brousse, restaient en suspension dans la culture nationale ». (Tristes Tropiques, Gallimard-Pléiade, 2008, p. 18. On ne sait si cette observation, valable à l’époque des voyages de l’anthropologue, est toujours pertinente. Elle est loin de l’être en France.)
Comme nombre de ceux qui furent enfants dans les années 50, j’ai vibré aux exploits en noir et blanc de Pelé. Plus tard, j’ai aimé, dans l’éblouissante pléiade des joueurs or et vert, Garrincha et, par-dessus tout, Sócrates ; j’ai détesté Romário et Ronaldo (« Et 1 et 2, on connaît la suite… ») et j’ai vu débuter Ronaldinho en France, le 4 août 2001, au stade de l’Abbé-Deschamps (1-1), où j’ai apprécié ses déhanchements de danseuse du ventre.
Passons sur Orfeu Negro, et ses langoureuses sérénades, sur la capoeira mise au goût du jour français par Bernard Lavilliers, sur les quelques écrivains brésiliens que j’ai lus, Clarice Lispector ou Jorge Amado, et que je n’ai pas lu, Paulo Coelho. Et sur la bossa nova qui a enchanté mon adolescence. Et comme tout bon chauvin, le « Ordre et Progrès » d’Auguste Comte sur la devise du Brésil, flatte ma vanité nationale.
Et c’est à peu près tout.
Inversons les regards. À l’instar d’Uzbek des Lettres persanes, Daniel enfile le costume exotique (« slip brésilien » ?) du visiteur étranger pour nous décrire la France. Et ses nouvelles sont fort réjouissantes et donnent à penser : « Gisele Bündchen ? Elle est pas allemande ? » « Le “pain français” du Brésil n’existe pas en France ? Pourquoi les concierges ont-elles disparu ? Que signifient ces sigles aperçus dans les manifestations, spécialité française depuis la Révolution : MPBCroî, BoF, CoPoPa, MaCeFaDD ? Pourquoi la langue française nécessite-t-elle de parler la bouche en cul de poule ? Pourquoi nos Japonais sont-ils chinois et nos Chinois vietnamiens ? Fleuron de ces nouvelles : la courte autobiographie de l’auteur envisagée sous l’éclairage de l’histoire de France, « nombril du monde »."
Préface de Jean-Luc Allouche, ancien rédacteur en chef à Libération.